Une lointaine prophétie d'un pays tout aussi éloigné,
annonçait la venue d'un agneau venu les délivrer,
plus encore, à ce qu'il était écrit sur certains parchemins,
l'agneau béni deviendrait célèbre parmi les siens.
Une nuit, une brebis mit au monde son premier né,
un agneau tout ce qu'il y avait de plus ordinaire,
sauf cette petite étoile au dessus d'une bergerie populaire
réservée aux animaux pauvres et mal logés.
L'agneau devint grand et fort, puis célèbre et bon bêleur,
de partout, moutons, boucs, béliers venaient l'écouter,
or les vieux boucs qui se sentaient perdre la bonne faveur,
résolurent de le conduire au pilori pour l'y clouer.
C'était qu'il annonçait une bonne nouvelle, celle de la liberté,
et que ses discours enflammés sonnaient vrai,
aussi furent-ils nombreux à le suivre où il allait,
dans le désert, sur la montagne ou à la rivière pour y plonger.
Certains qui étaient chargés de la garde des troupeaux,
attrapèrent donc l'agneau par la ruse et la délation,
et après s'être arrangés pour obtenir sa condamnation,
lui arrachèrent la laine et le clouèrent sur un poteau.
La prophétie disait aussi qu'il ne servirait pas de méchoui,
car trois jours après s'être ainsi fait rouer et humilier,
il reviendrait pour accomplir les mots de la prophétie
en offrant à tous les repentis une éternelle et nouvelle vie.
L'agneau, qui avait passé un mauvais quart d'heure,
réalisa tout de la prophétie quand sonna l'heure,
il revint, puis il repartit en promettant son retour,
dans un temps que nul ne peut prédire à leur tour.
Et dire que certains moutons attendent encore la prophétie,
comme si tout ce qui avait écrit, dit, réalisé et accompli
n'avait été que mystification, baliverne et supercherie,
alors que d'autres sont déjà légion à la porte du paradis.
Combien sont-ils ceux qui attendent en vain
un bonheur qu'ils ont déjà dans les mains !
Combien sont-ils ceux qui demandent à avoir
alors que leurs poches débordent déjà d'avoirs !
Combien sont-ils d'aveugles à conduire des troupeaux
en leur présentant pour vrai ce qui est faux !
Là-dessus la prophétie est claire et ne fait aucun doute,
autour de la table, le chemin de la liberté est en route,
au nom de l'agneau, partageons le vin et cassons la croûte.
annonçait la venue d'un agneau venu les délivrer,
plus encore, à ce qu'il était écrit sur certains parchemins,
l'agneau béni deviendrait célèbre parmi les siens.
Une nuit, une brebis mit au monde son premier né,
un agneau tout ce qu'il y avait de plus ordinaire,
sauf cette petite étoile au dessus d'une bergerie populaire
réservée aux animaux pauvres et mal logés.
L'agneau devint grand et fort, puis célèbre et bon bêleur,
de partout, moutons, boucs, béliers venaient l'écouter,
or les vieux boucs qui se sentaient perdre la bonne faveur,
résolurent de le conduire au pilori pour l'y clouer.
C'était qu'il annonçait une bonne nouvelle, celle de la liberté,
et que ses discours enflammés sonnaient vrai,
aussi furent-ils nombreux à le suivre où il allait,
dans le désert, sur la montagne ou à la rivière pour y plonger.
Certains qui étaient chargés de la garde des troupeaux,
attrapèrent donc l'agneau par la ruse et la délation,
et après s'être arrangés pour obtenir sa condamnation,
lui arrachèrent la laine et le clouèrent sur un poteau.
La prophétie disait aussi qu'il ne servirait pas de méchoui,
car trois jours après s'être ainsi fait rouer et humilier,
il reviendrait pour accomplir les mots de la prophétie
en offrant à tous les repentis une éternelle et nouvelle vie.
L'agneau, qui avait passé un mauvais quart d'heure,
réalisa tout de la prophétie quand sonna l'heure,
il revint, puis il repartit en promettant son retour,
dans un temps que nul ne peut prédire à leur tour.
Et dire que certains moutons attendent encore la prophétie,
comme si tout ce qui avait écrit, dit, réalisé et accompli
n'avait été que mystification, baliverne et supercherie,
alors que d'autres sont déjà légion à la porte du paradis.
Combien sont-ils ceux qui attendent en vain
un bonheur qu'ils ont déjà dans les mains !
Combien sont-ils ceux qui demandent à avoir
alors que leurs poches débordent déjà d'avoirs !
Combien sont-ils d'aveugles à conduire des troupeaux
en leur présentant pour vrai ce qui est faux !
Là-dessus la prophétie est claire et ne fait aucun doute,
autour de la table, le chemin de la liberté est en route,
au nom de l'agneau, partageons le vin et cassons la croûte.
Pierre Simard
Quebec, Canada
Texte tiré des pages 109-110 de mon livre : L'hirondelle et le crapaud et 100 autres fables, publié aux Éditions GID, 2010, 188 pages, ISBN : 978-2-89634-065-1
http://www.pierresimard.net/ekklesia.html
Texte tiré des pages 109-110 de mon livre : L'hirondelle et le crapaud et 100 autres fables, publié aux Éditions GID, 2010, 188 pages, ISBN : 978-2-89634-065-1
http://www.pierresimard.net/ekklesia.html
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