HOMMAGE A UNE GRANDE CHAMPIONNE, A UNE CHRETIENNE….
Il paraît que de notre vivant, nous nous ressemblons tous un peu, mais la différence se dessine entre les êtres humains dans les moments difficiles. Dieu m’a donné le privilège d’accompagner une de mes anciennes collègues et amie pendant ses dernières heures sur cette terre. Et ce fut un moment de réelle bénédiction, car elle était une grande championne, et de surcroît, elle était chrétienne. Ni les souffrances atroces, ni la mort s’approchant n’ont entamé sa foi. Et sa foi a rendu son départ, glorieux, plein de grâces… Et je peux témoigner que j’ai vu dans ses yeux que – lorsque le moment était venu pour elle de traverser ce que nous appelons la vallée de la mort, cet instant précis qui précède l’au-delà – son Dieu était a ses côtés pour la rassurer…
Un témoignage fortement répandu dans la presse
A la mort de Joce, car il s’agit d’elle, une grande plume de la presse malgache , Stephane Jacob s’est chargée de rappeler son parcours de championne et de chrétienne: « Titulaire d’une maîtrise en droit, obtenue à la Faculté de Droit de l’Université d’Andraijato à Fianarantsoa, et diplômée de l’Ecole de Journalisme de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université d’Ankatso à Antananarivo, Jocelyne Randrianary a choisi de faire carrière dans la presse, en rejoignant la rédaction du quotidien Gazetiko du groupe Midi Madagasikara en 1999. Rédactrice de la rubrique « société » de Gazetiko, elle a obtenu une belle promotion en devenant rédactrice en chef de l’hebdomadaire Midi Flash/Midi Mailaka… Grande sportive, Jocelyne était Ceinture Noire 3è Dan de Karaté-Do, du style Shotokan. S’entraînant avec une grande rigueur et pratiquant son art sans jamais dévier de son enseignement profond, Jocelyne était, sans surprise, championne de Madagascar en Kata à plusieurs reprises. »
Mais surtout, ce matin là, et d’ailleurs tous les matins qui ont suivi son départ, les milliers de Malgaches – mais aussi bien d’autres qui ont suivi les actualités à travers la presse écrite et le net – ont pu lire à plusieurs reprises, diverses expressions témoignant de sa foi : « Jocelyne s’en est allée. Dignement. Dans la paix du Seigneur », « Vivre et mourir pour la gloire de Dieu »…
Pour ma part, avec l’accord de sa famille, je voudrai rendre hommage à la puissance et à la force de sa vie…
Une vie puissante
A Paris, le personnel médical nous a prévenu que la sensation de se sentir mourir est atroce et peu d’êtres humains le supportent. Et c’est ainsi qu’on a mis en place des « traitements » pour ces derniers instants. Mais son infirmière nous a partagé, que tout le monde était unanime, Jocelyne continuait à se battre avec une force, et un courage qui étonnaient plus d’un… Je rends grâce au Seigneur du témoignage que je peux apporter aujourd’hui sur cette force et cette puissance qui accompagnent ceux qui se confient en Jésus, qu’importent le moment et le contexte !
Tel Jésus, tels les grands hommes de la Bible : le souci des autres
Peu avant qu'elle ne plonge dans un état presque comateux, alors qu'elle avait déjà des difficultés à parler, je l'ai vu encore demander des nouvelles des proches des personnes qui lui rendaient visite. Elle a pris soin de laisser un message pour « son ou sa futur filleul », qui n’était pas encore né ; de discuter avec espoir de l’orphelin qu’elle allait laisser, de l’avenir des personnes qu’elle aimait… Alors qu'elle était sur le point de partir, la grande championne qu'elle était se souciait encore des autres. Le soir où j’ai décidé de ne plus rentrer, elle s'inquiétait de comment moi et sa maman allions pouvoir dormir... grande dame pleine d'initiative, sa fatigue ne lui a pas empêché de presser le bouton et d'en parler aux infirmières... Oui, même peu avant de mourir, mon amie s'est inquiétée de comment nous allons passer la nuit...
Elle a repoussé l'échéance des sondes autant que faire se peut, pour son petit garçon. Elle était prête à souffrir plus, à accepter plus d’inconvénients pour ne pas traumatiser son fils... Et alors qu'elle rendait progressivement son souffle, par des petites toux, elle n'oublia jamais, même dans son état très affaibli de mettre sa main devant sa bouche, comme pour dire: "pardon de vous déranger, pardons de mourir en toussant..." Et la liste des choses extraordinaires que j'ai vécues à ses côtés et aux côtés de sa maman est longue...
Honorer la vie qu’on lui a prêtée
Puis-je oublier qu'à chaque fois que ses larmes trahissaient la gravité de sa douleur, elle s'empressait de les effacer de son visage… Car elle a tenu jusqu'au bout à ne jamais se plaindre et à honorer la vie qu'on lui a prêtée. Selon l'infirmière, un autre patient serait mort depuis longtemps. Oui, notre amie, Jocelyne elle s'est battue jusqu'au bout.
Hommage à une autre chrétienne : sa maman
Mais je rends hommage aussi à sa maman, une chrétienne vivant pleinement sa foi. Le cœur meurtri, mais dans une grande dignité, telle mère telle fille, a dit: "tu peux partir ma fille, ton combat est fini, tu as peut être eu une vie courte mais très remplie, remplie d'amour, remplie de courage, tu peux t'en aller, nous nous occuperons de Kanto, repose-toi dans le ciel maintenant..."
La paix jusqu’au bout…
Quelques instants après, l'ombre de la mort s'est vue un court instant dans ses yeux effrayés, elle levait ses bras, cherchait un contact… Mais très vite, oui très vite, l'expression de son visage a changé, j’ai vu ses yeux s’apaiser, j’ai vu son visage, tout son être se détendre touché par une grâce et une paix extraordinaire... Une paix qu’elle garda jusqu’au bout... Elle a rendu son dernier souffle dans la discrétion, ses mains tenues par sa maman mais aussi par et certainement par Celui qu’elle a tant voulu honorer, envers et contre tout.
Mon amie s’en est allée, dans la dignité, dans la paix, en ayant remporté tous ses combats pas uniquement de karateka… Gloire soit rendue à Dieu !!! Gloire à Dieu pour tout ce qu’elle nous a transmis et enseigné…
BH
Je dédie ce témoignage à tous ceux qui ont aimé Jocelyne ! Vous qui étiez sur ses lèvres et dans son cœur jusqu’au bout, Kanto, Mama Déline, sa famille, ses amis karateka et journalistes…
Feicep.com
Madagascar
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